© Unicef - Alejandro Balaguer
Enfant travaillant dans une plantation, dans l'Etat de Bahia, au Brésil.
Partenariat structurant IKEA et l'Unicef
Accusée en 1994 d'acheter ses tapis à des fournisseurs indiens faisant travailler des enfants, l'entreprise suédoise IKEA décide de prendre le problème à bras-le-corps en s'associant à l'Unicef, ONG qui œuvre pour les droits des enfants et la protection de l'enfance, en 1997.
Depuis, le fabricant de meubles s'implique dans le développement de centres d'apprentissage permettant aux enfants de ne plus travailler, en Inde. « Nous aurions pu décider de ne plus travailler avec ce fournisseur et de partir de la région, mais cela n'aurait rien changé au travail des enfants sur place », souligne Isabelle Crémoux, responsable des relations extérieures d'Ikea France.
En août 2000, IKEA et UNICEF ont lancé un projet commun de défense des droits de l'enfant qui devait s'étaler sur trois ans, avec pour objectif la prévention et l'élimination du travail forcé dans 200 villages du Nord de l'Inde. Pour cela, ils ont lancé des groupes d'auto-assistance assortis d'un système de micro-crédits permettant de briser le cercle-vicieux du manque de ressources pour les familles démunies forcées de mettre leurs enfants au travail. Le projet à connu un tel succès qu'IKEA a décidé de l'étendre à 300 autres villages et d'y inclure les activités de vaccination de l'UNICEF. Le fabricant de meubles s'est engagé à hauteur de 1.4 millions de dollars pour soutenir ce projet sur une durée de cinq ans.
Grâce à l'Unicef, à sa connaissance du terrain et des enjeux, Ikea a pu construire un projet cohérent : sensibiliser ses acheteurs à cette question, effectuer des audits chez ses fournisseurs et soutenir financièrement un programme d'accès à l'éducation pour les enfants de 500 villages indiens. « Pour un observateur extérieur, lutter contre le travail des enfants pourrait signifier empêcher tout enfant de rentrer dans une usine. Mais ce n'est pas forcément souhaitable. Sans travail, ces enfants sont précipités dans une pauvreté bien pire encore. Pour les aider, mieux vaut leur donner accès à l'éducation et à la santé, même s'ils continuent à travailler une partie du temps », explique Clément Chauvet, responsable du pôle entreprises de l'Unicef en France.
Au travers de ce partenariat, l'UNICEF et IKEA se sont engagés à défendre une cause bien précise, le droit des enfants. Pour le premier elle est sa raison d'être, et pour le second un moyen de légitimer son activité dans des pays où ces droits bafoués.
Dans ce cas pratique, on comprend bien l'intérêt pour chaque partie du partenariat global : IKEA et l'UNICEF poursuivent un but commun et en tirent des intérêts certes différents mais qui se recoupent autour d'une cause fédératrice bien établie : la lutte contre le travail des enfants et la protection de l'enfance.